Les menuisiers scieurs d'Ayutthaya
La région d’Ayutthaya possède de nombreuses scieries, alimentant Bangkok en bois bruts et transformés. Friant des savoir-faire des métiers du bois, j’ai décidé de visiter une des 400 fabriques de meubles que compte le pays.
Le longs de ces routes nationales, véritables supermarchés des matériaux de construction, se trouvent de nombreux établissements, proposants une large gamme de produits transformés, des portes en bois massifs, aux abris et chalets. L’établissement sur lequel je jette mon dévolu est spécialisé dans la confection de portes, mais propose aussi de nombreuses frises de toitures.
Le triporteur garé, je traverse le showroom pour retrouver les menuisiers, répartis dans deux ateliers. Dans un bric-à-brac, de planche et d’outils, chacun à son poste débite sa série de pièces. Scie circulaire, raboteuse, dégauchisseuse, défonceuse, toutes les machines sont présentes et parfois optimisées (bricolées) de guides et cales. Les sciures n’étant pas aspirées l’atelier baigne dans un brouillard, dont l’odeur familière n’est pas pour me déplaire.
Avant de commencer les débits, chaque scieur vérifie le réglage et la justesse de sa machine. Dans des assemblages de menuiserie, la moindre imprécision ou le moindre faux angle, entraineraient soit des heures d’ajustement, soit la perte, pure et simple, de la série fabriquée. Plusieurs débits sont parfois nécessaires pour un parfait réglage, le scieur vérifiant minutieusement les dimensions des pièces brouillons.
Fixant d’un œil sa machine et d’un autre l’avancée de sa pièce, il reste dans une concentration absolue tout au long de la taille. Ses yeux rebondissent de repère en repère, assurant un bon parallélisme dans l’entrainement de sa pièce.
Sous la chaleur du hangar, le nuage de sciure vient se coller aux peaux transpirantes des compagnons. Un petit soufflette de compresseur n’est pas de refus.
Les bois travaillés sont principalement de l’hévéa et des bois tropicaux. La production locale ne satisfaisant pas la demande, les bois sont, le plus souvent, importés. Il sera pour moi donc difficile de voir des bucherons, mais les prochains chantiers me réservent leurs lots de surprises, et de découvertes, dans les savoir-faire du bois.