Les menuisiers et ébenistes du temple
Les ouvrages de gros oeuvre terminés, le bâtiment hors d’eau, le chantier laisse place aux menuisiers pour la réalisation des décors en bois qui habilleront les intérieurs du temple.
La réalisation des mobiliers, ainsi que des décors en bois est confiée à un groupe d’une quinzaine de menuisiers. Depuis leur atelier situé à 200 mètres de là, ils préparent l’ensemble du puzzle qui donnera toute sa superbe aux futurs intérieurs. Planches, frises, moulures, sculptures, tout est préparé et stocké sur place.
Niché sous la coupole, la salle supérieure doit accueillir les futures cerémonies bouddhistes. Dans cette pièce circulaire, l’ensemble des décors est cintré pour suivre la courbure des murs. Ainsi, les plaquages parallèles au mur sont cintrés (comme la verticale d’une boite de camenbert), et ceux perpendiculaires sont débités en arc suivant le rayon du mur. Autant avoir le compas dans l’oeil pour ces ouvrages courbes.
Dans le cas des moulures de plafond, une structure métallique sert de support aux décors, afin d’avoir un support régulier et suffisamment solide pour faire tourner les planches. Les compagnons mettent en oeuvre les lames, les plaquants avec des serre-joint, afin de les cintrer. Le clouage des différentes épaisseurs de lames s’effectue au cloueur à air.
Plus bas dans le bâtiment, une équipe prépare les cales qui supporteront d’autres décors. Pour donner du rythme aux intérieurs, et avoir différents niveaux de moulures, des jeux de cales sont nécessaires. Afin d’éviter les facettes lors du cintrage et afin d’avoir un support suffisemment résistant, leurs entraxes doit être faibles, donc leur nombre elevé.
Simultanément aux travaux d’habillages intérieurs, un sculpteur prépare les futurs décors qui viendront orner la salle. Depuis le début du chantier, en octobre 2011, il débite et sculpte des magnifiques décors en bois. Un aperçu de ces décors est visible dans l’article consacré au projet. Après avoir dégrossis les volumes, d’un coup habile de ciseau, il sculpte les volutes et les courbes. Son geste est à la fois ferme et précis, pour accompagner le ciseau et ne former aucune facette. Le nombre de ses outils témoigne de la justesse et de la minutie employée dans la multitudes des gestes nécessaires au dessin de son tableau. Un travail de maître, qui laisse bouche bée.
Ne saisissant qu’un instant de ce superbe chantier, je suivrais avec plaisir les photos des réalisations intérieurs qui seront postées prochainement sur le site. Ayant aperçu les décors stockés, il me tarde de les voir posés, pour un rendu qui s’annonce époustouflant.