Un mois sur les routes du Cambodge
Petit retour en images sur les routes et les paysages traversés durant mon mois au Cambodge.
Comme me l’ évoquaient certains cambodgiens croisés sur ma route ; depuis le milieu des années 90 et la fin “des années sombres”, toute la société cambodgienne “repart de 0”. Infrastructures, hôpitaux, écoles, tout est à reconstruire. Malheureusement, le pays est en proie à une corruption généralisée et un clientelisme qui compliquent encore plus le redressement économique et les actions humanitaires et sociales.
Ce pays désormais tourné vers le futur, présente des contrastes marquants, témoignages visibles des inégalités toujours grandissantes, entre la population rurale ( 60% de la population), et l’oligarchie de sa capitale. Sur les routes, ce contraste visible entre les moto-charettes d’Along Veng, et les gros 4x4 de Phnom Penh; entre les cases en bois des paysans de la régions de Kratie, et les gros projets immobiliers de sa capitale.
Néanmoins ce fut un plaisir de parcourir ces routes animées. Toute la vie rurale s’organise le long de ces routes nationales, avec à chaque village, son marché, ses mécaniciens, ses écoles.
Malheureusement, pendant ces journées de roulage, je n’ai pu immortaliser tous ces instants furtifs qui font le charmes de cette vie bouillonnante. Je garde en mémoire les images de ces chargements “surprenants” sur les camions et les charrettes, ces sourires sur les farandoles de vélos sur le chemin de l’école, ou simplement les rires des personnes surprises à la vision du triporteur, s’exclamant “Lambretta! Lambretta” “ TukTuk”.
Ne pouvant se payer le luxe d’une automobile, la majeure partie de la population se déplace en cyclomoteurs, avec une ou deux mobylettes par foyer. En parcourants les kilomètres, j’ai croisé un flot incroyable de deux roues. À la vision de chaque embarcation et de chaque équipage ( de 1 à 4 personnes ), je découvrais une petite histoire de la vie quotidienne locale, allant du transport d’un malade sous perfusion, au chargement d’un pneu de camion.
Malgré les nombreux détritus recouvrant le bord des routes, les hideuses les publicités “Angkor Bier” défigurant chaque parcelle et les paysages ravagés par la déforestation, les routes restent magnifiques à découvrir, avec cette vie agricole traditionnelle et ces magnifiques maisons suspendus en bois.
Le réseau routier est actuellement en pleine rénovation et la majeure partie des routes sont en bon état. Néanmoins, ces voies goudronnées possèdent un profil en double pente pour l’écoulement de l’eau, assez désagréable pour un véhicule à trois roues. Ainsi pour préserver mon dos et mes amortisseurs, quand le trafic le permettait, je m'autorisais à rouler lau milieu de la chaussée.
J’ai fini mon épisode cambodgien, par une séance de triporteur-cross sur la dernière section de la RN7 en direction du poste frontière avec le Laos. 30 kilomètres d’ornières, de pistes et de mini-bosses aux vibrations redoutables.
Mais dans l’ensemble les routes cambodgiennes furent un régal tant à parcourir qu’à découvrir.